Je ne cacherai pas que j'ai été pris d'une grande flemme – enfin plus grande que d'habitude – au moment d'écrire cet article. La faute en partie aux rares moments de météo clémentes dont on cherche à profiter au maximum et aussi la fausse excuse d'une série déjà tellement suivie – difficile de passer au côté du buzz – qu'on peut se demander quoi apporter au débat. Cependant les coups de fouets de mes collègues ainsi que l'occasion trop rare de peindre un tableau idyllique sans le moindre nuage auront eu raison de ma procrastination.
L'Attaque des Titans (aka Shingeki no Kyojin aka Attack on Titan) est LA série triple A/blockbuster de ce printemps dont tout le monde parle. Son générique d'ouverture entraînant a déjà fait l'objet de nombreux détournements qui font l'hilarité des forumeurs. Pour reprendre une comparaison que j'ai déjà lue, L'Attaque des Titans est le nouveau Full Metal Alchemist, une analogie discutable sur certains points mais particulièrement pertinente sur sa réception en espérant que les ventes reflètent ce plébiscite.
Voilà j'ai fini, sur ce je retourne à mon cerf-volant qui m'attend sur la plage et.. Comment ça c'est un peu court jeune homme ? Mais les bikinis sont déjà de sortie... Bon d'accord, on dira que j'ai commencé par la conclusion pour cette nouvelle génération incapable de lire plus de deux paragraphes.
L'Attaque des Titans est d'abord un manga à succès publié par Kodansha et pré-publié dans le magazine mensuel Bessatsu Shōnen Magazine (xxxHolic) au Japon et qui débarquera très bientôt en France chez Pika. Hajime ISAYAMA a dépeint un univers fantastique plongé dans un monde alternatif, période Moyen-Âge en Europe, avec des éléments technologiques plus modernes, d'où la comparaison avec FMA. Le surnaturel tient à la présence de géants : monstres anthropomorphes haut de plusieurs dizaines de mètres, invulnérables à part une faiblesse dans la nuque, et qui ont une fâcheuse tendance à boulotter les humains. Une partie de l'humanité a réussi à survivre en se planquant derrière des murailles tout aussi gigantesques et a presque oublié l'existence des géants jusqu'au drame bien entendu. La galerie de personnages est assez conséquente mais c'est surtout autour d'un trio que l'histoire est construite : Eren, le héros qui hurle à la face du monde qu'il va le sauver, sa sœur adoptive Mikasa (qui ne dépareillerai pas dans The Expandables) et son ami d'enfance Armin.
Sans trop de surprises, le manga se voit donc adapter en série d'animation aux bons soins du studio Production I.G. en collaboration avec le jeune studio Wit et le réalisateur de Death Note aux manettes : Tetsuro ARAKI. Le bonhomme a un style assez particulier qui ne plait pas à tout le monde mais je suis personnellement fan : sa présence au casting de Kurozuka est peut-être la seule raison pour laquelle j'ai regardé la dite série. Pour en revenir à nos moutons géants, l'animateur n'est bien sûr pas tout seul dans son coin pour accoucher d'un projet de si grande envergure. A tout seigneur tout honneur, il faut aussi saluer la prestation à la direction de l'animation de Kyoji ASANO qui nous offre des combats absolument bluffants. Pour contrer les titans, les humains se sont montrés ingénieux et ont mis au point un appareil à gaz qui leur permet de jouer les spidermen à grand coup de filins. C'est l'occasion d'en mettre plein la vue avec des mouvements extrêmement rapides et des affrontements qui occupent véritablement les trois dimensions de l'espace, notamment dans toute sa verticalité. Si vous voulez du divertissement grand spectacle, vous êtes servis ! Servi par une bande musicale du très à la mode Hiroyuki SAWANO (Blue Exorcist, Guilty Crown, Gundam UC) sans oublier l'opening déjà culte de Linked Horizon, L'Attaque des Titans a tout pour conquérir les foules. Le divertissement n'est cependant pas décérébré. L'Attaque des Titans ne fait pas que dans le grand spectacle mais nous rappelle aussi la petitesse des hommes : ceux qui même au bord de la catastrophe abusent de leur pouvoir et la majorité qui va jusqu'à nier la réalité, derrière le mur de ses illusions.
Reste à savoir si le studio Production I.G. et le scénariste Yasuko KOBAYASHI décideront de "conclure" la série prévue sur 25 épisodes. Resteront-ils fidèles au manga jusqu'au bout en se laissant la possibilité dans quelques mois/années d'une nouvelle saison comme avec Kuroko no Basket déjà chez Production I.G ? Ou bien feront-ils le choix d’apporter une conclusion en déviant du matériau original comme KOBAYASHI l'a fait avec Claymore ? La séance de spiritisme avec Nostradamus étant un échec, j'en suis réduit aux hypothèses mais la voie de la fidélité me semble la plus plausible. Les seuls écarts de l'adaptation jusqu'à aujourd'hui sont de l'ordre de l'arrangement mineur ; si on suit le rythme actuel on peut avancer que la série pourrait se terminer autour du chapitre 30. Or, à l'automne 2014, le manga devrait en être à 60 chapitres, timing idéal pour une saison 2. Avec la qualité du manga aussi bien que de l'adaptation, j'appelle déjà cette dernière de mes vœux.
La série est disponible en simulcast chez Wakanim. Les épisodes sont même gratuits pendant quelques semaines après leur diffusion.
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